Claude  Mauriac
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L’Éternité parfois
eterniteparfois

Quatrième de couverture

Qui n’a senti, en certaines occasions, affleurer l’invisible ? Cette expérience d’une réalité autre, sinon surnaturelle, la plupart des œuvres en témoignent, depuis qu’il y a des hommes et qui créent.
Aventure, à ce niveau-là, plus sensible que spirituelle. Incertaine. Aussitôt effacée que décelée. Indécise, fluide, évanescente, au point que celui qui l’a pourtant vécue et qui ne dispose pas des secours et recours de la foi en douterait s’il n’en avait, au moment même, tenu registre.
Telles sont les notations de Claude Mauriac : captées dans son journal, parmi beaucoup d’autres de nature différente ; relativement rares comme les événements fugitifs dont elles se rendent compte, de loin en loin mais d’une façon continue depuis 1936.
Ce sont ces pages de journal, où a été piégé l’invisible à l’état de trace, que l’on trouvera ici. Réunies non pas dans leur ordre chronologique, mais selon les subtiles orchestrations familières aux lecteurs du
Temps immobile.
Infiltrations de l’invisible dont parlait Gabriel Marcel. Roger-Gilbert Lecomte disait, en 1928, dans Le Grand Jeu : « Ce sont ces instants éternels que nous cherchons partout. » Ce que Claude Mauriac, en une page de son journal, appelait, il y a plus de quarante ans déjà, l’éternité parfois.
Il n’a pas trouvé mieux pour définir aujourd’hui encore, dans son titre, l’objet de son énigmatique, merveilleuse et pas tout à fait illusoire recherche
.

Incipit

56.
Alexis servait, dont nous étions seuls à savoir qu’il était notre concierge. Naturellement, on ne parla qque d’histoires de concierges. Impassible, le maître d’hôtel écoutait ces plaisanteries traditionnelles sur les loges, leur horrible ameublement et les habitudes de leurs hôtes. Cela à propos d’un guérisseur, précisément concierge avenue Malakoff et que R. avait été visiter l’après-midi même. À peine avait-il raconté qu’il sentait moins ses douleurs depuis cette séance qu’une frénésie s’empara des invités. Les plus francs avouèrent qu’ils iraient voir ce guérisseur. Qui n’éprouvait qu’une petite douleur à l’épaule fut le premeir à annoncer sa très prochaine visite. On sentait qu’il se serait presque souhaité plus malae pour mieux se faire soigner. La foi la plus primitive, la plus naïves confiance prit chez ces gens blasés la place de l’ironie et du scepticisme. Un vent d’espoir passa sur le salon.

 

Table des matières

 

I. L'expérience méconnue

II. Les temps mêlés

III. L’image mobile de l’éternité

IV. L'invisible à l’état de traces

 

Index

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