Claude  Mauriac
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Radio Nuit
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Quatrième de couverture

C’est de Pâques à la Pentecôte, l’an dernier, à cheval sur un certain mois de mai fertile en événements, que Claude Mauriac a conçu d’un seul jet son singulier ouvrage, « roman mais aussi journal, journal mais aussi roman », perpétuelle et très sournoise partie de cache-cache du réel avec la fiction.
En apparence, il s’agit d’une conversation entre un sage et son fervent disciple. Au café, dans l’autobus, au fond des bois comme au coin du feu, rue du Dragon dans son salon tranquille, le vieil homme livre au plus jeune sa connaissance du monde et des idées, à la lumière contastée de Proust, de Gombrowicz, de Diderot, de Clavel, d’Héraclite, festival de culture et d’agilté intellectuelle.
Mais cette passionnante rêverie de dexu esprits complices autour d’un guignolet-kirsch ne débouche pas, comme on le croirait, sur un essai de métaphysique ou un dialogue entre philosophes, dans le goût du dix-huitième siècle. Chargé d’histoire et d’espérance, le présent y fait irruption avec fracas, malgré les précautions prises, l’autobiographie tente à son tour quelques pointes, et bientôt le fantastique s’engouffre dans la brèche, nous saisissant par surprise au détoure d’un chapitre.
De quelle planète inconnue émet cette « Radio Nuit » qui vient soudain fasciner l’auteur et ses personnages ? De l’au-delà, du hasard ? Voici en tout cas la revanche du romaneque sur le
Temps immobile. Creusant profond l’étrange autant que la méditation, semblable à lui-même et cependant si différent, ce Claude Mauriac inédit révèle un aspecte mystérieux de son talent, porté jusqu’au vertige par une gravité nouvelle et des rêves insoupçonnables.

Table des matières

 

I. La fêlure dans la tasse de thé

 

II. Un chemin qui mène au pays des morts

Incipit

 

Goupillières, 18-4-81, 10 h 30. Voici que je commence un journal, alors que c’est au roman qu’il faudrait me mettre. J’aurais dû, ce matin, passer directement au roman, non au journal où je vais dire autrement et de façon qui ne risque pas moins d’être définitive ce que, dans un roman, j’aurais exprimé de façon différente. On ne rompt pas du jour au lendemain avec une si ancienne habitude. Ni avec la préoccupation, la hantise, du Temps immobile dont je me dis, parfois, qu’il faudrait l’interrompre, du moins n’en publier, avant longtemps un nouveau volume.
Au retour d’un pique-nique en forêt de Rambouillet, hier, près du carrefour du Grand-Baliveau, où nous étions tous les trois, Marie-Claude, Gilles et moi, j’ai eu l’idée d’un roman.

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