Claude  Mauriac
Accueil Plan du site Biographie Journal Plongées Le Temps immobile Le Temps accompli
Romans Théâtre Essais Cinéma Articles et entretiens Liens
Fonds BnF Textes de Claude Mauriac Bibliographie critique Textes sur Claude Mauriac
Un cœur tout neuf
coeurtoutepigraph
coeurtoutneuf

Quatrième de couverture

Est-on plus neuf parce qu’on vient de vous transplanter le cœur d’un autre ? Rachel, à peine remise de son opération, aurait plutôt le sentiment que sa jeunesse vient de la quitter à jamais, d’autant que Jérôme, après treize ans de bonheur, lui avoue son amour pour Marie-Ange. Tout serait fini pour elle, soudain, si elle ne rencontrait un jeune homme et l’émerveillement de vivre encore une fois une passion, brève, chaste, avec ce Matthieu à la peau sombre. Jérome, le temps rompu, Matthieu, le temps retrouvé : peu à peu s’établit l’étrange équilibre de cette algèbre amoureuse, tandis que les mois, les années passent sur ces quelques semaines de crise.
Et si c’était à Jérôme qu’on avait greffé « un cœur tout neuf », l’histoire en serait-elle bien différente ? Il suffirait d’une petite erreur à l’ordinateur du destin pour que la même aventure se déroule à l’enver, plus fragile et plus mystérieuse à nouveau d’être inversée…
Avec un art très sûr de l’esquive et de l’allusion, comme s’il s’agissait d’instants saisis au vif, de notations quotidiennes, impressionnistes, fugitives, Claude Mauriac réussit à capter le frémissement de l’éphémère dans cette belle méditation romanesque où la fantaisie et l’imaginaire disent gravement l’amour, ses variations, ses surprises, à travers le temps immobile de nos vies.

Incipit

 

Des hauts du ciel et des fonds de la jeunesse, la stridulation des martinets. Simultanément éloignés dans l’espace et dans le temps. Ils crient trois mois par an, depuis ma petite enfance et les commencements du monde, un secret dont je n’ai pas la clef et que je ne me lasse pas d’entendre.
Je ne me croyais pas capable de cette douleur-là. Détachée depuis si longtemps de tout ce qui n’était pas notre amour, c’est à peine si je prenais conscience d’un si ancien et si constant bonheur. Et ce malheur, je m’étonne qu’il me laisse encore assez de force, dans son accomplissement, pour en prendre note. On ne se connaît pas. Notre siècle qui a tout réinventé n’a pas réinventé l’amour.

haut de page page précédente page suivante page d’accueil