Claude  Mauriac
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Le Temps immobile 2. Les
Ti2
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Incipit

Paris, 24, quai de Béthune, dimanche 5 juillet 1953.

Dîner chez les Bergery. C’est le jour sans service. Bettina esquisse quelques gestes, aussitôt relayée par Gaston qui ne cache pas sa peur de la voir tout casser. Il apparaît quant à sa vaisselle d’un soigneux exagéré, allant jusqu’à rincer lui-même ses couteaux (anciens, il est vrai) pour qu’ils ne se rouillent pas. Marie-Claude le trouve un peu trop méticuleux à son gré et n’ose proposer d’aider au service, de crainte d’un malheur.
Entre beaucoup de monologues du genre mondain sans intérêt, coupés par des discours du même ordre, assez spirituels pour le peu qu’on en comprend, de Bettina (qui n’a fait aucun progrès, en vingt ans, pour ce qui est de la langue française), quelques propos intéressants de Gaston Bergery.

Quatrième de couverture

Poursuivant l’entreprise commencée avec le premier volume du Temps immobile, Claude Mauriac publie aujourd’hui la suite de son journal. La suite ? Pas tout à fait, puisque celui-ci n’est pas publié par son auteur à l’état brut, dans l’ordre chronologique ; il sert de matériau à une œuvre composée selon les techniques les plus savantes du montage.
Quarante ans de notations quotidiennes ont en effet persuadé Claude Mauriac que le temps n’existe pas, que les différences entre un « avant » et un « après » sont illusoires, que la vie d’un homme se construit par de fulgurants raccourcis entre des événements, des rencontres, des aventures qui lui sont arrivés à des années d’intervalle.
Et quelles rencontres, quelles aventures dans son cas à lui ! Si personne ne sera étonné de voir quelle place François Mauriac tient dans les souvenirs de son fils, d’autres figures non moins illustres surprendront à chaque page le lecteur. Georges Pompidou, par exemple, dont Claude Mauriac était depuis longtemps le familier, bien avant leur cohabitation dans le même immeuble du quai de Béthune, bien avant Matignon et l’Élysée.
Le récit de mai 68 et de la disparition du général de Gaulle, entendu de la bouche même de Pompidou, au cours d’un dîner, constitue un des hauts lieux de ce livre. À moins qu’on ne préfère le passage où Claude Mauriac raconte comment, ayant participé à une manifestation interdite pour la défense des travailleurs immigrés, il fut arrêté par la police et enfermé à Beaujon en compagnie de Jean Genet et de Michel Foucault.
Témoin exceptionnel de son époque, acteur passionné et lucide de presque un demi-siècle d’histoire française, Claude Mauriac nous offre, grâce à sa technique du montage, bien plus qu’une somme d’instants privilégiés : une tentative pour saisir dans l’actualité, dans le temps, les coïncidences et les répétitions cycliques qui nous entrouvent l’éternité.

 

Table des matières

 

I. Les revenants

II. L’inoubliable

III Dans une clairière de temps

IV. Le plus beau jour des jours de Pâques

Les pages 287 à 296 illustrés par Wiaz

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